Colias Hyale - Publié le 06/10/2022

À la recherche du Colias Hyale

En cette fin d’été, il est possible d’observer un rebond des observations des Rhopalocères (papillons de jour) en Normandie. L’année chaude et sèche est propice aux phénomènes migratoires de certaines espèces, qui trouvent les conditions favorables pour coloniser des régions plus au nord, telle que la Normandie.

Cette année 2022 est particulièrement importante pour le soufré (Colias hyale), étant donné que l’on ne l’avait pas revue depuis une trentaine d’années. L’espèce se raréfie depuis les années 1970, notamment à cause de la disparition des champs de Luzerne (culture délaissée au profit de la maïsiculture).

Dans la nouvelle liste rouge régionale validée dernièrement par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le soufré y est considéré comme une espèce dont nous manquons de données. Nous ne pouvons donc pas évaluer son degré de menace et son état de conservation.

Or, depuis la mi-août, on observe la présence de cette espèce dans 80 à 90% des cultures de Luzernes en Normandie. Le Phénomène semble de grande ampleur, étant donné que l’espèce a été observée en Belgique dans la région de Namur, voire peut-être même au-delà.

Afin d’évaluer la répartition de l’espèce et son abondance en Normandie, nous faisons appel à vous pour nous fournir toute observation de ce papillon ou de sa chenille, notamment en prospectant les champs de luzerne et/ou les prairies humides, habritant les plantes hôtes de l’espèce.


 

Afin de ne pas confondre le soufré avec une autre espèce, nous vous conseillons de mentionner la date ainsi que le lieu d’observation, pour que nous puissions valider au mieux les données partagées.

En effet, cette espèce peut être facilement confondue avec le souci (Colias croceus) et le fluoré (Colias alfacariensis). Ces deux papillons sont présents sur les coteaux calcaires de Normandie, où pousse régulièrement leur plante hôte principale : l’hippocrepide à toupet (Hippocrepis comosa).

Ainsi, le CEN Normandie vous propose une petite description des trois espèces du genre Colias présentes en Normandie, afin de les différencier plus aisément.

 

Le Colias croceus (Geoffroy, 1785)

Le Souci (Colias croceus) est une espèce migratrice originaire d’Afrique du Nord et du Sud de l’Europe. Son envergure importante (de 46 à 54 mm) lui permet d’effectuer de longues migrations. Il vole en deux à quatre générations, d’avril à novembre, selon les conditions climatiques, l’altitude et la latitude. L’espèce ne réside que dans le midi dans tous les milieux ouverts allant jusqu’à 2 800m d’altitude, étant donné qu’elle ne survit que les hivers doux dans le nord, à l’état larvaire (croissance ininterrompue mais très lente).

La chenille quant à elle, vit sur de nombreuses plantes de la famille des Fabacées (Medicago sativa, M. marina, Lotus corniculatua, Trifolium pratense, T. repens, Dorycnium pentaphyllum, Hippocrepsis comosa, H. glauca, Anthyllis gerardi, Coronilla varia, Colutea arborescens).

Il s’agit d’une espèce très variable, dont de nombreuses formes ont été décrites. La plus courante est celle des femelles blanchâtres (forme helice), qui est génétiquement déterminée et que l’on ne rencontre qu’en automne.

 

Le Colias hyale (Linné, 1758)

Le Soufré (Colias hyale) est un papillon d’envergure moyenne (de 42 à 50 mm) qui évite les régions sèches. C’est un migrateur qui peut parfois remonter vers le Nord et se reproduire jusqu’en Belgique. Selon l’altitude et la latitude, on compte deux ou trois générations étalées de mai à octobre. La chenille hiberne au deuxième ou troisième stade et s’observe de mai à avril sur diverses Fabacées (Trifolium repens, Medicago sativa, M. lupulina, Lotus corniculatus, Vicia cracca, V. tetrasperme et Hippocrepsis comosa), tandis que le papillon est principalement visible à la fin de l’été.

Autrefois répandu et abondant, le Soufré se raréfie en Europe occidentale depuis 1970, date à partir de laquelle les cultures de trèfle et de luzerne furent remplacées par celle du maïs.

Les imagos sont souvent difficiles à distinguer entre le fluoré (Colias alfacariensis) et le soufré, alors que leurs chenilles sont très facilement reconnaissables.

 

Le Colias alfacariensis (Ribbe, 1905) (Synonyme : Colias australis Virty)

Très proche du soufré, les imagos du fluoré (Colias alfacariensis) ont une envergure identique (de 42 à 54 mm) et un patron très semblable. Cependant, leurs environnements diffèrent puisque le fluoré est un papillon typique des milieux secs et calcaires. Cette espèce, également migratrice, a deux à quatre générations entre avril et octobre. La chenille, qui s’observe de mai à avril, se nourrit de diverses Fabacées (Hippocrepis comosa surtout, mais aussi Coronilla varia et Anthyllis vulneraria) et hiberne au troisième stade larvaire.

En général, le fluoré est plus vivement coloré que le soufré et une forme jaune existe chez les femelles (forme inversa), mais est tout de même assez rare.

 

Afin de discerner davantage ces trois espèces, le CEN Normandie met à votre disposition ces clés de détermination, sélectionnées d’après le blog de Love-Butterfly.

 

Maintenant que vous avez toutes les clés en mains, le CEN Normandie compte sur vous pour partir à la recherche du Colias Hyale !