La Chèvre des Fossés - Publié le 11/07/2022

La chèvre des fossés, une précieuse alliée !

La chèvre des fossés

Reconnue officiellement depuis 2005, la chèvre des fossés, aussi appelée chèvre commune de l’ouest ou chèvre des talus, est une race caprine de taille moyenne, originaire du grand ouest de la France (Normandie – Bretagne). Elle est reconnaissable par son apparence générale petite à moyenne, ses courtes oreilles dressées, ses poils mi-longs à longs et la diversité des couleurs de ses poils, ce qui la différencie des autres races caprines.

Autrefois chèvre des plus démunis, elle pâturait le long des fossés qu’elle contribuait ainsi à entretenir. Elle était typiquement la « vache du pauvre » et permettait à ses détenteurs de produire du lait, du fromage ou encore de la viande.

Quel rôle a la chèvre des fossés ?

Particulièrement familière et docile, cette chèvre est aujourd’hui beaucoup utilisée par les éleveurs, en partie pour ses capacités de défrichage et pour l’entretien général des espaces naturels. Également adaptée au climat océanique humide et à l’élevage en plein air, elle est le compagnon idéal de l’agriculteur biologique qui l’utilise en partie pour débroussailler et valoriser les ligneux. De plus, cette chèvre est aussi très appréciée des éleveurs pour son lait riche et crémeux qui présente un très bon rendement fromager.

Actuellement, la chèvre des fossés est également de plus en plus utilisée par les éleveurs pour l’éco-pâturage et l’éco-pastoralisme.
En clair, l’éco-pâturage constitue une méthode alternative ou complémentaire à l’entretien mécanique des espaces naturels.
L’éco-pastoralisme, quant à lui, regroupe les activités d’élevage qui valorisent la flore des espaces naturels et qui permettent d’assurer une partie de l’alimentation des animaux.
Efficaces pour ces deux modes d’entretien, ces chèvres sont de plus en plus utilisées par les collectivités qui cherchent à développer de nouvelles méthodes d’entretien des espaces naturels, plus écologiques et durables.

Depuis de nombreuses années, la chèvre des fossés a aussi trouvé sa place dans l’entretien d’écosystèmes protégés et divers espaces naturels à l’abandon, puisqu’elle consomme principalement des broussailles et divers arbustes. En effet, lorsqu‘elle en a la possibilité, la chèvre des fossés peut consommer jusqu’à 75% de broussailles et de petits ligneux, en plus de pouvoir lutter contre certaines espèces exotiques envahissantes.

Les chèvres des fossés du CEN Normandie

Le Conservatoire d’espaces naturels de Normandie détient par ailleurs son propre troupeau composé d’une centaine de chèvres des fossés. L’association acquiert ses premières chèvres des fossés en 1996, trois ans après sa création. À l’époque, de nombreux coteaux calcaires et pelouses sèches étaient menacés de fermeture par les broussailles et les petits ligneux. En choisissant de développer un troupeau de chèvres des fossés, le CEN Normandie s’est donné les moyens de préserver le patrimoine naturel normand tout en participant à la sauvegarde de l’espèce.

La création de ce troupeau a permis au CEN Normandie d’empêcher la fermeture et la colonisation par les ligneux de nombreux sites naturels secs et humides, ainsi que de lutter contre l’embroussaillement.

En effet, le troupeau de chèvres des fossés se déplace régulièrement entre les différents espaces naturels, selon la surface à entretenir et les périodes de pâturage. Chaque site détient ses propres caractéristiques et est donc plus ou moins propice à l’embroussaillement. Ainsi, l’objectif est de déplacer les animaux sous forme de rotation intra ou inter-sites, afin d’arriver à l’état écologique souhaité. 

Vous retrouverez la chèvre des fossés sur plusieurs sites naturels du CEN Normandie comme sur le coteau des Champs Genêts à Aubry-le-Panthou (61), ou sur le coteau d’Amfreville-sous-les-Monts à Vatteville (27), qui sont des sites gérés et entretenus par le CEN Normandie.