Les coléoptères : l'ordre d’insectes le plus diversifié du monde
Dans le monde, on recense environ 380 000 espèces de coléoptères dont presque 10 000 en France. Il compte pour un quart des insectes de la planète, ce qui en fait le plus grand ordre d'insectes et le plus diversifié.
Les coléoptères et l’espèce humaine : quelles interactions ?
L’homme est-il une menace pour les coléoptères ?
Aujourd’hui, les coléoptères font face à la destruction de leur habitat par l’homme. Parmi les nombreuses causes de déclin à l’échelle mondiale, deux facteurs semblent jouer un rôle majeur : la déforestation, notamment dans les régions tropicales, ainsi que l’utilisation massive de pesticides.
Une fois leur environnement imprégné des insecticides et pesticides, les coléoptères deviennent vulnérables et leur comportement est perturbé (perte de repères, difficulté à se nourrir ou se reproduire). Ils peuvent aussi ingérer ces produits chimiques et en mourir.
Leur déclin est une menace pour la biodiversité puisqu’ils sont des agents pollinisateurs en particulier dans certains pays exotiques. Ces acteurs recyclent le bois et les matières organiques et contribuent à l’élimination des déjections animales, de végétaux morts et à l’élimination de nombreux parasites. Par exemple, les petites coccinelles nettoient la nature puisqu’elle dévore les chenilles et pucerons. Sans sa présence, les récoltes de potagers et de légumes seraient envahies par ces parasites.
Les coléoptères sont donc indispensables à la chaine alimentaire et à l’équilibre de la biodiversité.
Comment se déroule la vie d’un coléoptère ?
Coléoptère vient du grec « koléos » qui signifie foureau et « ptéron » qui fait référence à l’aile.
Avant toute chose, il faut savoir qu’un coléoptère est un insecte holométabole. C’est-à-dire que sa larve est très différente de l’état adulte.
La vie du coléoptère est rythmée par 4 stades : œuf, larve, nymphe et imago (adulte). La transformation est donc à la fois complète et brutale.
Anatomie
Qui sont les coléoptères ? On en voit partout ! Le corps d’un coléoptère se divise en 3 parties, avec la tête, le thorax et l’abdomen.
Certains sont prédateurs, d’autres phytophages (qui se nourrissent de matières végétales), ou encore nécrophages (qui se nourrissent de cadavres) ou coprophages (qui se nourrissent d’excréments).
Coccinelles, scarabées, charançons, toutes ces petites bêtes font partie des coléoptères.
Il est possible de retrouver chez la plupart des coléoptères des caractéristiques communes :
- Ils sont presque tous dotés d’un exosquelette dur comme une carapace.
- Ils peuvent aussi être dotés d’une paire d’ailes très rigides que l’on nomme « élytres ». Ces ailes sont inaptes au vol mais elles servent de protection aux ailes postérieures membraneuses qui permettent aux coléoptères de voler.
- Ils sont équipés de « mandibules », une sorte d’une mâchoire puissante capable de broyer les aliments.
- Ils naissent sous la forme d’un œuf et grandissent sous forme de larve puis ils se métamorphosent pour atteindre l’âge adulte et ainsi se reproduire.
En revanche, certains coléoptères n’ont ni ailes ni élytres.
Reproduction et régime alimentaire
La reproduction des coléoptères est facile à observer et à photographier. En général, la stridulation des ailes (bruit généré par les ailes), la sécrétion de phéromones et l’utilisation de bioluminescence (production chimique d’une couleur fluorescente) jouent un rôle majeur dans la parade nuptiale.
S’ils sont pour la plupart dotés de élytres rigides, certains coléoptères ont un abdomen souple qui permet aux mâles d’atteindre les organes reproducteurs des femelles.
La femme pond ses œufs, soit en petits paquets sur le sol, soit dans un terrier ou encore sous un amas de feuilles. Ces œufs donnent naissance à des larves. La durée de développement des larves est très variable selon les espèces et le climat.
D’ailleurs, il existe 5 types de larves :
- La larve campodéiforme : agile et prédatrice, elle peut être terrestre ou aquatique.
- La larve scarabéiforme est dotée de pattes développées et vit dans les végétaux en décomposition ou les excréments.
- La larve elatériforme dotée d’un corps allongé, cylindrique avec des pattes courtes.
- La larve vermiforme qui est peu mobile, sans pattes.
- La larve éruciforme qui a une allure de chenille, avec de petites pattes et des mandibules développées.
Les larves ont un temps de croissance très variable, compris entre quelques semaines et plusieurs années selon les espèces.
A la fin du stade larvaire, la larve se transforme en nymphe. Il s’agit d’une métamorphose durant laquelle l’insecte prend sa forme adulte.
Une fois à l’âge adulte, le coléoptère prend définitivement ses couleurs (chromatogénèse) et ses élytres durcissent.
Comment expliquer le succès des coléoptères ?
Les coléoptères sont en symbiose avec leur environnement et les organismes vivants.
Plus de 90% des coléoptères sont terrestres.
Ils sont répartis en quatre sous-ordres dont seulement deux sont représentés en Europe : Coléoptères adéphages et polyphages.
Les indices pour les reconnaitre sont situés sur les élytres et sur les antennes.
Les principaux groupes sont : Les longicornes, les cicindèles, les coccinelles, les staphylins, les punaises, les scarabées, les carabes, les taupins et les charançons.
Les coléoptères occupent tous les milieux à l’exception des régions polaires et les milieux marins.
Le succès de leur résistance est dû à leur anatomie et particulièrement aux élytres qui permettent aux coléoptères de s’adapter aussi bien dans un désert aride que lors des catastrophes naturelles.
L’élytre est véritablement un bouclier, une sorte de cuirasse qui protège des prédateurs et autres dangers naturels.
De manière abondante, les coléoptères se baladent en forêts, dans les champs et à proximité des zones humides. Mais on peut aussi les retrouver chez soi, dans les pots de fleurs ou dans le bois.
Les coléoptères n’existeraient pas sans d’autres organismes vivants comme les bactéries et les champignons.
Le coléoptère a une variété d’interaction avec son environnement. Par exemple, un acarien peut se servir d’un coléoptère pour se déplacer vers une source de nourriture (bois mort ou excrément), on parle alors de phorésie.
Lucane cerf-volant : Le plus grand coléoptère d’Europe
Lucanus cervus, de son nom latin, est bien connu du public. Mesurant environ 8 centimètres, il s’agit du plus grand coléoptère d’Europe. Bien que répandue, l’espèce est protégée à l’échelle européenne depuis 1992.
Appartenant à la famille des Lucanidés, cet insecte est spectaculaire car chez le mâle, les mandibules très grandes sont en forme de bois de cerf. La femelle possède en revanche des mandibules bien plus petites que celles du mâle.
Il vit dans une grande diversité d’habitats, du moment que l’on y trouve quelques vieux arbres. En effet, sa larve se nourrit de bois mort en décomposition comme les souches ou les branches tombées au sol.
L’adulte, quant à lui, lèche les écoulements de sève. On le retrouve ainsi dans les grands espaces boisés (parcs, lisières forestières, haies bocagères, jardins boisés…).
Cet insecte inoffensif pour l’homme se livre à d’intenses combats en cas de rivalité entre mâles.
Très actif au coucher du soleil, le Lucane cerf-volant se reconnait par le bruit de son vol. Toutefois, son vol très lent fait de lui la cible idéale pour les oiseaux et les rapaces, ainsi il est très fréquent de retrouver des restes de carapaces dont les pelotes de chouettes ou directement au sol.
Sa durée de vie est très courte, il vit deux à trois ans sous forme de larve mais il ne survit que deux mois à l’âge adulte.